Uranie, ou Allégorie de l’Astrologie

École Florentine, fin du XVIIe siècle
Huile sur toile
H. 97.6 ; L. 73.5 cm

Cette superbe allégorie de l’Astrologie, personnifiée sous les traits de la Muse Uranie, nous touche par sa grâce et par la douceur de ses traits.

Muse de l’astronomie et de l’astrologie

L’histoire d’Uranie nous est connue à la faveur des récits des poètes de l’antiquité, tels qu’Hésiode. Dans son poème de la Théogonie, l’auteur nous conte les aventures des dieux et de leurs lignées, en inaugurant son récit par un prologue à la gloire des Muses.

Au nombre de neuf, elles sont le fruit de l’union de Jupiter et de Mnémosyne, une Titanide, fille d’Ouranos et de Gaïa. Ces déesses, résidant sur le Mont Hélicons et enchantant de leurs chants dieux et mortels, président aux arts libéraux. Uranie, « la céleste », représente les deux sciences complémentaires de l’astrologie et l’astronomie.

Une iconographie fidèle aux textes

Elle est représentée sous la forme d’une figure féminine ailée, coiffée d’une couronne d’étoiles. Capable de prédire l’avenir grâce à ces connaissances astrales, elle est figurée avec des instruments de mesure, lui permettant d’observer et d’évaluer les distances entre les astres. Elle tient dans sa main droite un compas, ainsi qu’un radio latino, servant à réaliser des mesures télémétriques.

De sa main gauche, elle soutient un globe et tient une feuille de parchemin, sur laquelle est dessinée une figure géométrique, figurant probablement une carte céleste.

À ses côtés trône un aigle, « pour montrer qu’à l’imitation de ce Roy des oiseaux, qui regarde le Soleil fixement, l’Astrologie est si clairvoyante, que dans l’obscurité même, elle se fait des lumières, pour pénétrer jusque dans les cieux ». Ces mots sont empruntés à Cesare Ripa, auteur de l’Iconologie. Dans cet ouvrage, il donne une description détaillée de l’allégorie de l’Astrologie, à laquelle notre peintre a choisi de se conformer (plus spécifiquement à l’édition de 1643, illustration p.22.)

Uranie repose sur un nuage et son regard est tourné vers les cieux, qu’elle contemple. Une douce lumière orangée point à l’horizon, montrant que le ciel nocturne laisse doucement place à l’aube, qui va interrompre les contemplations de notre muse.

Si l’astrologie est aujourd’hui reléguée au rang de pseudo-science, elle fut, dès l’antiquité, un objet de fascination dans de nombreuses civilisations. Elle est rattachée à la pratique de sciences telles que l’astronomie, la médecine ou la politique. De tout temps étudiée par les plus éminents scientifiques et célébrée par les artistes, romanciers et poètes, cette figure connaît une grande popularité dans les arts jusqu’au XVIIIe siècle.

Le format octogonal du tableau est typique de l’art florentin des XVIIe et XVIIIe siècles. Il indique que l’œuvre était probablement destinée à être intégrée dans les décors de boiseries de la demeure d’un particulier ou d’un palais.

Provenance

Vente Sotheby’s, Paris, du 23 juin 2011
Galerie Alexis Bordes, Paris
Collection privée

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